Il faut quelques mois à tous les armateurs, grands et petits, pour réorganiser les flottilles de pêche. Malgré la guerre des bateaux ont continué à naviguer à la pêche, tous les vapeurs ont été réquisitionnés, transformés. A Fécamp, il manque des voiliers coulés par l'ennemi. La campagne à la morue est terminée et c'est à la pêche côtière que je repars sur le VIVE JESUS.
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Yport, le débarquement de la pêche |
Le 22 février 1919 , c'est enfin le départ tant attendu pour la grande pêche sur le MARGUERITE MARIE (F1927) de Fécamp pour 6 mois 29 jours. Il était temps de gagner de nouveau convenablement notre vie. Le 12 novembre 1919, c'est la naissance de mon troisième garçon que Marie appelle : Jean, Joseph. Je ne suis pas encore rentré, nous n'arrivons à Fécamp que le 19 novembre. Saison d'hiver 1919, DIEU LE PROTEGE, caïque (F171), puis sur le JEAN EDMEE, un vapeur de Fécamp (F1930) pour une campagne aux harengs.
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La campagne 1920 va me voir repartir à Terre Neuve sur l'AUGUSTE LEBLOND (F1929). J'ai maintenant 40 ans dont 26 de navigation.L'hiver1920/1921 j'embarque sur le SAINT ALINE d'Yport.
Pour la campagne de 1921, j'embarque sur l'ETOILE POLAIRE, un trois-mâts de Fécamp, du 2 mars au 30 août. Au retour j'embarque sur l'EDOUARD ANGELE d'Yport. Campagne de 1922 du 7 juillet au 21 octobre sur l'ETOILE POLAIRE,au retour des bancs j'embarque sur le SOUVENIR DE MARIE d'Yport. Campagne de 1923, du 15 mars au 29 octobre, toujours sur l'ETOILE POLAIRE, l'hiver sur le SAINT SAUVEUR d'Yport.
Etoile polaire |
Campagne de 1924, du 6 mars au 28 octobre sur l'ETOILE POLAIRE. La visite du navire d'assistance m'apporte une mauvaise nouvelle, la mort le 27 août de mon petit Jean. Fichu métier tout de même qui nous tient loin de tout. Je n'étais pas là pour sa naissance, je ne suis pas là pour sa mort. A mon retour, je n'aurai qu'une tombe pour me rappeler mon petit gars. Je retrouve pour l'hiver le SAINT-SAUVEUR.
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Pour les campagnes suivantes , j'embarque pour 1925 sur un vapeur, le PACIFIQUE du 14 février au 19 décembre 1925 et pour l'hiver sur le SAINT-PIERRE puis l'EDOUARD ANGELE. Du 13 mars au 8 octobre 1926, je retouve le PACIFIQUE, au retour de Terre Neuve, l'EDOUARD-ANGELE puis le ROUGET DE L'ISLE, toujours d'Yport. L'année 1927 me verra embarquer sur le vapeur de Fécamp LEON-DUFOUR (F599) vers Terre Neuve, du 1 février au 23 décembre 1927. Je fais quand même 14 jours à bord du MADELEINE-MADELEINE de Fécamp en pêche au large.
1928, embarquement sur le CAUCASIQUE (F 613) un navire construit en 1926, du 16 février au 24 décembre, il était temps de rentrer pour fêter Noël. C'est trop long. Je suis fatigué. Je ne repartirai plus à Terre Neuve. J'ai 50 ans et mes 25 années de grande pêche. Jules a embarqué le 3 septembre sur le MADELEINE-MADELEINE comme mousse, c'est son premier embarquement.
Rencontre en mer, remarquez les doris empilés |
Pour 1929, je trouve un embarquement de 8 mois à la pêche au large sur LE MAURICE un navire de Fécamp, qui rentre après des marées en Manche ou Mer du Nord de 8 à 10 jours. Je pars quelques jours sur l'EPAGNEUL de Fécamp et le patron de la ROSE-MARY-ELISABEH d'Yport me prend pour près de 5 mois. Mon fils Louis est réformé, il ne fera pas de service militaire. Cette nouvelle sera très mal accueilli par les voisins qui m'accuseront d'avoir payé pour lui éviter ces 4 ans de Marine Nationale, comme si j'avais pu le faire. Je termine l'année 1930 sur le LIBERTE un vapeur de Fécamp (F1957) jusqu'à ma date de retraite le 30 octobre.
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